dimanche 1 janvier 2012

INTERVIEW JOHN FAVRE

- Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

- Bonjour à toutes et à tous. Je m'appelle donc John Favre, je suis chef de projet en informatique et j'ai 43 ans. Je suis issu d'une génération de lecteur ayant grandi avec les productions Marvel telles que Strange et Spécial Strange (l'éditeur Arédit/Artima étant quasiment absent des rayonnages de ma ville). J'ai eu comme bon nombre de lecteurs de comics, un véritable choc lors de l'achat de mes premiers Strange. Même si durant ma phase de jeune homme, j'ai fait des infidélités aux comics, cette passion ne m'a jamais vraiment quitté et est même revenue en force depuis une dizaine d'années. Pour information, je suis également un passionné des petits formats comme Swing et Mustang.

- Panini publiera autant de comic books en 2012 que cette année. Urban Comics entre dans la danse après avoir pris les droits DC à Panini. A cela on rajoute Delcourt, Dargaud, Glénat, etc... Créer une maison d'édition aujourd'hui dans un marché saturé, c'est un sacré pari. A quel moment vous êtes-vous dit : Ca peut marcher ! Quel a été le déclic qui vous a fait vous lancer dans cette aventure ?

- Il faut relativiser le terme de maison d'éditions dans mon cas. Je voulais donner une cadre plus légal aux différentes actions que je fais déjà depuis un petit moment comme Le journal des fans de Comics. A juste titre, les majors commencent un peu à faire la chasse aux différents palgiats qui se multiplient aujourd'hui : Marvel 14, Fantask 8, Strange 11... et donc je voulais me garantir de tout problème. J'ai donc créer une petite entreprise pour être en règle juridiquement... et je vous assure que les services des impôts sont très réactifs.
Mes publications s'inscrivent donc dans une ligne éditoriale de matériel tout libre de droit du sol au plafond ! Ma passion est de faire vivre les comics, de partager cette passion et non pas de gagner des milliers d'euros où d'avoir des problèmes.
Mon ambition est juste d'engranger des bénéfices me permettant de couvrir les charges des numéros suivants. C'est tout. Les bénéfices substantiels s'il y en a, seront partagés entre mes actions pour le Club des amis de Strange et un voyage à New-York que je rêve de faire.
Je suis sur un marché bien spécifique, délaissé par les autres éditeurs de comics car le matériel est libre de droit et je travaille sur des volumes très petits (75 à 100 exemplaires). Le déclic pour moi a été de prendre conscience que le Strange de l'époque que j'adorais avait bel et bien disparu et que la nouvelle mouture ne correspondait pas totalement à mes aspirations. Je me suis donc dit, je vais faire "Mon Strange". Je l'aurai fait juste pour moi mais si je peux partager cette passion, c'est encore mieux. Et si je fais faillite, je continuerai à faire quelques exemplaires juste pour moi.

- Les programmes des seconds numéros sont annoncés à l'intérieur de chaque revue. Si elles se vendent bien, continuerez-vous avec ses séries ou d'autres sont-elles prévues plus tard ?

- Pour l'instant, je souhaite faire trois à quatre numéros avec les mêmes séries afin d'avoir un ligne éditoriale avec une certaine continuité. Je privilégie aussi des histoires qui se terminent dans la revue. Il y aura peut être des à suivre... mais mon souhait est d'en faire le moins possible pour ne pas frustrer les lecteurs car l'attente est de trois mois entre les numéros (périodicité trimestrielle).

- Comment sélectionnez-vous les séries que vous allez mettre à l'intérieur de chaque revue ? Sur quelles séries avez-vous fait l'impasse et lesquelles auriez-vous aimé publié ?

- Je dépiaute toutes les séries libres de droit et j'essaye d'équilibrer. Par exemple, pour les comics j'ai pris Daredevil car c'est mon héros préféré est j'ai complété avec les séries qui me semblaient les plus intéressantes au point de vue graphique et scénaristique comme le Fighting Yank. La production dans le golden-age était importante en quantité donc avec beaucoup de déchets. A cet égard j'ai découvert la série Daniel Boone et cette série est l'une des meilleures de type "Western" que j'ai pu lire.
Mon rêve est de publier du matériel Marvel dont bien évidemment Daredevil, les X-Men et Iron-Man... ou de publier du matériel de Roy thomas, scénariste que j'adore... c'est utopique, je le sais bien !

- Combien d'exemplaires de chaque revue a été édité ?

- 100 exemplaires de chaque revue ont été imprimés.

- Le réassort en prévois combien d'autres ?

- Juste pour les comics où j'ai refait un tirage de 25 exemplaires.

- Les rééditions verront-elles les petits erreurs glissées ici et là rectifiées ?

- Les grosses erreurs portent essentiellement sur le Western et la Science-Fiction. Les pages en erreurs seront publiées dans les numéros 2 prévus en avril et sont disponibles sur le net. A cet égard, je remercie les lecteurs pour leur gentillesse et leur compréhension. Je m’appuie sur noyau dur de forumeurs formidables de PIMPF (et un peu de Buzz Comics) et cela me permet d'assurer un minimum de vente. Mais ma plus grand fierté est quand j'ouvre mon courrier est que je reçois des commandes de personnes que je connais pas.
Les numéros deux seront de meilleurs qualités car j'aurais plus de temps pour m'en occuper. Là, même si j'estime que la qualité est présente (et c'est ce que me disent les acheteurs), j'ai du aller un peu vite afin de fournir avant les fêtes. Et pour rien arranger, j'ai eu un problème avec l'imprimeur avec lequel j'étais d'accord. Je découvre les joies de l'entreprise !

- On sait grâce au réassort que les revues ont bien marché. Combien devez-vous vendre d'exemplaires d'une revue pour que cette dernière puisse survivre ?

- C'est là où c'est compliqué. Je suis sur des très faibles tirages donc le prix à la pièce est très élevé. Sur un tirage de 100 exemplaires, il faut que j'en vende 75 pour ne pas perdre d'argent ! C'est donc énorme... les lecteurs peuvent être confiants, je ne vais donc pas m’éclipser à Thaiti avec la caisse !
Pour être "super bien" il faudrait que je parte sur un tirage de 1000.. mais les 1000 acheteurs, il faut les trouver.

- Les revues seront-elles disponibles ailleurs que sur le net ?

- J'ai laissé quelques exemplaires dans deux boutiques de bandes dessinées à Annecy. Mais c'est plus pour de l'exposition que pour autre chose (les boutiques prennent leur marge). Mon souhait est de m'appuyer sur une grosse base de fidèles lecteurs et pour cela je dois encore m'améliorer. A cet égard je remercie tous les acheteurs et toutes les personnes qui m'aident pour cette initiative.
Pour finir, bonne année 2012 à toutes et à tous.

- Merci !

Comme vous avez pu le constater, le nombre d'exemplaires par revues est limité. La totalité d'exemplaires d'une revue représentant moins qu'une édition variante par exemple. Vous avez la possibilité d'avoir une ou plusieurs revues en passant sur le site : Le journal des fans de comics !

Pour aller vers les chroniques :
L'âge merveilleux des comics
L'âge merveilleux du western
L'âge merveilleux de la science-fiction

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