jeudi 30 octobre 2008

Bruce Jones présente : ZOMBIES !


La série "Bruce Jones Présente :" chez Albin Michel via sa collection Comics USA comprends plusieurs numéros et tout comme "Sang pour sang" , il inclus des histoires sans suite, qu'elles soient mini ou non.

6 paraboles, 6 artistes pour Bruce Jones Présente : ZOMBIES ! :

1)Rand Holmes nous livre une histoire qu'aurait certainement pu écrire le grand Hitchcock ! Excellente !
2)Richard Corben : On reconnaît son trait si singulier et son thème de prédilection : la course vers la fin d'un (ou du )monde toujours provoquée par l'homme ! Récit ultra court mais ultra efficace ! Un auteur dessinateur que je conseille, quelqu'un que l'on se doit d'au moins découvrir !
3)Attilo Micheluzzi : On hésite à commencer, tant le texte est prolixe mais quand on est dedans cela se lit d'une traite !
4)Bruce Jones :Pas la meilleure histoire mais elle reste correcte !
5)Doug Wildey : Une histoire digne de la 4ème dimension mais qui est largement éclipsée par les ressemblances, que l'on trouve parfois au niveau du trait, entre Wildey et Wallace Wood (Daredevil) ! Erostisme et horreur sont un moteur qui fait mouche !
6)John Bolton :¨Pour qui lit mon blog depuis un moment, vous savez que les peintres, dont John Bolton fait parti, sont mon péché mignon ! Là, c'est plus classique et légèrement érotique.

Traduction : Janine Bahrucha


Conclusion : C'est très bon à lire et cela ne le serait pas à vivre ! Du coup, on peut dire que c'est une opération réussie...

mercredi 29 octobre 2008

Buffy contre les Vampires (1)



Fusion comics est une alliance des éditeurs Soleil/Panini, une sorte de label hybride ! Ils ont publié du Dark Horse avec cette édition de Buffy contre les vampires.

Pour qui comme moi, n'a jamais vu un épisode de Buffy, c'est un peu dur de tenter l'aventure car il s'agit de la saison 8, saison inédite puisque la série télévisée s'est arrétée à la 7. Les dessins de Georges Jeanty, sans être géniaux, ne sont pas désagréables. Heureusement on a un récapitulatif de toutes les années écoulées qui permet de ne pas être larguer. Le livre est la suite directe du feuilleton, Whedon met Buffy à la tête d'une armée de tueuse et Sunnydale n'existe plus.

Traduction : Jérôme Wicky

Un livre cartonné de qualité pour 13,95 euros, les fans seront ravis, les autres trouveront un bouquin sympa mais à suivre dans le tome 2...

mardi 28 octobre 2008

Punisher (9)



Prenez Ennis + Dillon + Mc Crea (dont les dessins ne sont pas terribles) et cela donne Punisher 9 en 100% marvel. On a droit à 4 guest stars : Wolverine, Spider-Man, Daredevil et Hulk. Le traditionnel curé détraqué est là. Ennis est fidèle à lui-même mais cette fois on s'ennuie ferme.


Si vous ne l'avez pas lu , vous n'avez rien raté...

lundi 27 octobre 2008

Punisher (8)




Punisher n°8 en 100% marvel offre un changement par rapport aux 4 premiers que j'ai chroniqué.Le premier et le dernier épisode sont d'Ennis et Dillon, les 2 à 5 d'Ennis et Kennedy. Ce dernier a des traits secs et cassants. Les 2 à 5 formant la saga "Les rues de Laredo", je vous conseille de commencer par les autres histoires, histoire de lire ce qu'il reste d'un trait.

Dans le 1, on retrouve Joan, une ex-voisine du Punisher, qui va l'aider. Les nostalgiques des premiers numéros apprécieront son bref passage. Elle a à présent un chien qu'elle a nommé Frankie et qui se trouve justement avoir certaines qualités de Castle... La finesse n'est pas le fort d'Ennis mais ses fans l'aiment pour cela...Le Calmar est une aventure sympa mais qui ne casse pas des briques non plus. Je l'aurais servie dans une dissertation, je vois d'ici l'institutrice écrire dans la marge : Remplissage !

Les rues de Laredo, c'est différent, l'auteur y dénonce l'homophobie ! Sans oublier ses fans (ou ses tics), il nous met de la violence, du gore et un curé barjot du nom d'Henry Mc Carthy (il rajoute un H mais on pense de suite, pour qui aime les western et ce qui va avec, à Billy The Kid)
L'histoire du Kid est complexe, il y a le contexte historique, les enjeux de l'époque, sa propre histoire mais tout comme Castle, il était et est encore aujourd'hui "idolâtré" alors qu'il n'en démeurait pas moins un tueur de "shériffs" !
Je repense à l'interview dans le 100% marvel 1 ou Ennis dit qu'il ne justifiera pas les crimes du Punisher...Et là, je me demande pourquoi il a pris cette série ? Pourquoi, alors que le personnage ne lui plaît pas, la série a-t-elle marché ? Cette série, aux yeux de l'Irlandais n'est qu'un divertissement et du coup, je me dis que bons nombres de comics mériteraient plus d'honneur que celui-ci...

Jusqu'à présent, les Punisher d'Ennis, c'étaient les milles et une façon de zigouiller un criminel, ce livre est plusieurs crans au-dessus des autres mais reste bien dans la lignée...

Mérite d'être lu...

dimanche 26 octobre 2008

Punisher (4)




J'entame le numéro 4 ! Ennis et Dillon sont encore là. Un invité de marque dans ce bouquin à savoir Spider-Man qui malheureusement fera office de jouet ridicule dans les mains de l'auteur...Dillon nous le dessinera d'une manière très classique et j'ai vraiment aimé.

Traduction : Toujours Nicole Duclos

On a droit au retour d'un personnage que je ne pensais plus revoir... un clin d'oeil d'Ennis aux "pénibles résurrections" qui plombent les comics... Soap revient et devient donc un type réccurent de la série (à noter sa rencontre dans un bar, qui finit au plumard et qui est assez dégueulasse, donc du très bon Ennis dirais-je). Ah oui, apparemment Ennis n'a pas aimé la démarche "nucléaire" de Chirac, près de l'Australie, il le fait savoir et les vannes sur les français pleuvent...(que ceux qui n'aiment pas ça s'abstiennent, c'est pire que du Millar...)

D'après bd net, hormis le 6, seul les 3 premiers sont épuisés, y-a-t-il un effet "French Bashing" lassant qui casserait les ventes ?

Exclusivement pour fan d'Ennis.

samedi 25 octobre 2008

Punisher (1 à 3)









Voici un moment que les 100% Marvel "Punisher" existent mais je viens seulement d'en acquérir. Garth Ennis et Steve Dillon (au même titre qu'un Gaiman/McKean ou qu'un Claremont/Byrne, etc...) sont un duo gagnant comme on dit, ils ont, ensemble, à leur actif Hellblazer ou Preacher, deux titres qui ont fait leur réputation. Personnellement, je n'ai jamais trouvé les dessins de Dillon très riches.

Les trois premiers numéros sont une saga complète. Ils ont de bons passages, j'ai surtout aimé celui avec Daredevil. On notera pas mal de similtudes avec le film où Thomas Jane est le Punisher. Autrement on retrouve les caractéristiques des comics à Ennis : De la violence, du gore, un peu d'humour et un curé "spécial". J'aimerais de temps en temps un petit changement...

Traduction : Nicole Duclos (pour les 3)

Une interview clos le livre : (quelques passages)
Justifier les exactions de Frank Castle ? Cautionner les crimes d'un assassin dont les victimes se comptent par dizaines de milliers ? Très peu pour moi.
...En conséquence, je peux comprendre que certains aient besoin de trouver une justification au comportement de Frank.
Mais ceux-là sont des imbéciles.
...
Pour Ennis, son Punisher n'a qu'un but : divertir ! Quand je lis, j'espère me changer les idées et non relire des variations sur les mêmes thèmes...J'aime également être surpris et avoir plus qu'un moyen d'évasion à mes yeux...Le Punisher est ce que chacun pourrait (éventuellement)devenir s'il perdait tout... Ce concept bien plus vieux que le personnage, n'a rien perdu en puissance... C'est ce qui crée l' attirance vers le Punisher... N'en déplaise, tant pis si je suis vieux jeu...

Pour lire...

vendredi 24 octobre 2008

Wolverine Punisher (2)



Dans la collection 100% Marvel on a Wolverine Punisher (2). Peter Milligan a qui on doit Human Target ou encore X-force/X-statix est un auteur en qui on est en droit d'attendre du bon. Il réunit "les 2 personnages qui ne font pas de détails" de chez Marvel pour une histoire sans intérêt ... Lee Weeks, aux crayons, ne m'a pas convaincu...Le scénario, un peu vide, se résume en une ligne, il existe un paradis pour "les méchants", paradis qui va recevoir la visite de Logan et de Frank !
Ce livre est encore disponible en librairie, ce n'est peut-être pas pour rien...

jeudi 23 octobre 2008

Sang pour sanG



Sang pour sang est une série de 4 livres chez Comics USA comprenant des histoires complètes, indépendantes les unes des autres, écrites par Clive Barker. Je vais vous parler du numéro 1. En v.o. le titre est "Tapping the vein" publié par Eclipse Books.

"Dans les collines, les cités" est le premier récit : Deux anglais ont choisit la Yougoslavie pour lune de miel ! Ils vont prendre connaissance d'un fait incroyable !
Peint par John Bolton, chaque planche sublime la suivante ou la précédente, il n'y a absolument rien à jeter. J'ai l'impression que pas mal d' images pourraient faire l'objet d'un tableau dans un musée, c'est dire !

"La truie" est le second récit : Ex-flic, Redman est embauché comme professeur à Tetherdowne, centre de réhabilitation pour délinquant. Il va, vivre une aventure qui sortira de l'ordinaire, c'est le moins que l'on puisse dire.
Scott Hampton est moins impressionnant que Bolton mais il n'y a aucun doute, il joue dans la cour des grands.

La couverture est de Bolton, il s'agit d'un visage, dont une main sort de la tête d'un homme souriant pour extraire l'oeil gauche. Elle n'est pas sans rappeler celle de "Le masque à l'envers".

mercredi 22 octobre 2008

Pédro et moi



On va sortir de l'ordinaire pour s'interresser à un comic book auto-biographique. Il s'agit de "Pédro et moi" publié chez : çà et là en version française. Entièrement réalisé par Judd Winick (Batman, Exiles, etc...), cette éditon en noir et blanc de 187 pages raconte la période de l'auteur durant laquelle il a fait partie d'un "Réality Show" ! Les dessins de Judd Winick sont "mignons" si j'ose dire ! En fait ce qui est magique dans ce récit, c'est sa narration, nous avons affaire à un conteur hors pair ! L'auteur, sans être homophobe, connaît peu de choses sur le Sida et devra partager sa chambre avec Pédro Zamora atteint du virus. Une amitié va naître... et mourir ! (Puisqu'à l'heure actuelle, personne ne guérit du Sida, il n'y a pas "spoiler", par ailleurs l'auteur utilisant l'imparfait dès les premières pages, aucun doute ne subsiste). Seul inconvénient, si vous connaissez la maladie en elle-même, de petits passages vous sembleront inutiles, il vous restera cependant l'émotion !

Traduit par Sidonie Van den Dries

Prix neuf : 23euros, 1 euro reversé à Sidaction (c'est à souligner !). Un récit complet un peu cher par rapport à l'absence de couleurs mais qui démontre que le noir et blanc - au même titre qu'un "Elephant Man" pour le cinéma- aura toujours sa place dans le 9ème art !

Si le sujet de l'homo-sexualité vous interresse, inutile de savoir que Véga de la Division Alpha en est. Achetez ce livre ou "Un monde de différence" d'Howard Cruse (DC) chez Vertige Graphic. Si un roman auto-biographique vous plairait plus essayez Blankets de Craig Thompson chez Casterman. Bref, les comics ce n'est pas que les super-héros ! "Pédro et moi" sera un investissement à choyer si vous tentez l'aventure...

lundi 20 octobre 2008

"A History of Violence" ou comment réhabiliter un comic book !


Si le noir et blanc ne vous rebute pas, ce bouquin de 288 pages vous ravira ! Publié chez Delcourt en 2005, il a fait l'objet d'un thriller. Quel intérêt d'acheter le bouquin, me direz-vous si l'on a vu sa version cinématographique ? Le fait est que l'adaptation ne rend pas intégralement justice à la bd. La violence allant crescendo jusqu'à atteindre son apogée vers les dernières pages, le film aurait certainement été interdit au moins de 18 ans (être fidèle de bout en bout aurait forçément coûté des entrées et du coup de l'argent). Donc il y a eu modification et la fin a été purement et simplement changé, gachant par la même un long métrage qui avait très bien commencé.

John Wagner (Judge Dredd, Batman, ...) nous livre une histoire bien ficelée aux personnages attachants. Parfois approximatifs, les dessins de Locke demeurent pour autant très bons et savent transmettre l'émotion. Certaines images sont magnifiques, très travaillées.

Tom Mc Kenna, propriétaire d'un café-restaurant, abat deux braqueurs et devient bien malgré lui la star locale. Une publicité gratuite dont ce père de famille se serait bien passé !

Traduction : Alex Nikolavitch

Un récit magnifique !

dimanche 19 octobre 2008

Ministère de l'espace


En 2005, en Semic book, nous avons eu droit à "Ministère de l'espace", une histoire complète contenant 3 épisodes en vo.

Warren Ellis nous livre "un what if historique" bigrement interressant. Il nous incite à plusieurs réflexions et si vous ne voulez pas être spoilé, évitez la dernière page (si vous êtes du genre à feuilleter)qui est très importante du point de vue de l'image. Chris Weston (Invisibles, ...) s'est clairement appliqué, il est minutieux et imaginatif (un travail plus "propre" que sur The Filth).
Thème : Et si ce n'était pas les Russes et les Américains qui avaient pris possession des secrets militaires de l'Allemagne mais bien les Anglais ? John Dashwood va mener l'Angletterre vers les sommets...

Traduction : Alex Nikolavitch Racunica (qui a un paquet de transpositions à son actif et qui a parmi d' autres bd écrit Spawn : Simonie -durant la French Touch-)

L'histoire aurait pu être écrite en 2 épisodes mais on aurait été privé du côté créatif de Weston et cela aurait été regrettable. A lire...

samedi 18 octobre 2008

Remains


Après 303, on refait un tour chez Bamboo ! Dans sa collection Angle comics, on peut trouver également "Remains".

Au commande nous avons l'excellent Steve Niles (30 jours de nuit, Criminal Macabre) qui nous livre une bonne bd même si je préfère les livres que j'ai cités. Il excelle dans l'art de nous vendre du zombies et toutes autres sortes de démons ! Son acolyte qui s'occuppe de la partie graphique est Kieron Dwyer : un peu de sexe, de drogue, les humains sont correctement dessinés et les zombies sont laids à souhait. Du coup comme c'est un livre avec des morts vivants et qu'il y en a beaucoup, on a envie de reposer le comic une fois feuilleté... Grossière erreur que vous feriez là !

L'histoire : Tom et Tori font une escapade dans la chambre forte d'un casino pour une partie de "ça va, ça vient". Une explosion a lieu durant ce laps de temps. Quand ils en sortent, tout le monde est mort mais personne ne le reste. Encerclés de toute part, survivront-ils ?

Conclusion : Je trouve personnellement qu'il manque une fin or tout a été traduit (à ma connaissance). La série n'a-t-elle pas marché ? Est-ce fait exprès ? Niles a-t-il l'intention de s'y remettre plus tard ? Toujours est-il que ce livre, à ne pas mettre entre toutes les mains, reste une très agréable lecture !

vendredi 17 octobre 2008

Echec Nucléaire






Chez Comics USA, dans la collection super-héros USA, on va se pencher aujourd'hui sur les numéros 33, 35, 37 et 39 à savoir l'intégralité d' "Echec nucléaire" . En vo, il s'agit de : Havok and Wolverine : Meltdown 1 à 4 (1988-1989), un récit complet.

Avantage : Nul besoin de connaître la continuité des X-men pour le lire. Petit clin d'oeil : sur une image du premier volume, il y a une bière que l'étiquette nomme X-men.

Le couple Walter et Louise Simonson ont souvent travaillé ensemble. Qu'est-ce que cela donnerait s'ils étaient tous les deux aux scénarios ? On obtiendrait une bombe atomique ! Jeu de mot facile, je sais...mais au combien juste ! Et s'ils s'entouraient de deux grands peintres de la bd américaine pour en rajouter une couche ? Dans le genre
on aurait Kent Williams (Blood, The Fountain ou encore Tell me dark) et Jon J. Muth (Global Frequency...).

Traduction pour les 4 tomes : Janine Bharucha (je parle d'elle dans "Le masque à l'envers")

Synopsis : Havok et Serval sont en congés au Mexique. Ils ont fait un pari : ne pas utiliser leurs pouvoirs ! Le perdant payera les consommations pour le restant des vacances...
Avant que nos deux mutants aient eu le temps de dire "ouf", les évènements vont s'enchaîner avec pour résultat : humour, cuite (faut voir comme il est classe notre Wolvie), espionnage, beauté fatale ! Bref LA TOTALE !!!

Si vous vous dîtes : Ouais Wolverine , ok, ok mais on en peut plus, il est partout ! J'aquiescerais sans hésitation mais il faut savoir aussi séparer le bon grain de l'ivraie. En ce temps là, avant les années 90, celui qui était le meilleur dans sa partie avait plus de profondeur...

Un comic book mythique à mes yeux !

jeudi 16 octobre 2008

Martha Washington









Martha Washington. Pourquoi cette série n'est pas dans le listing ?

C'est un parcours du combattant !

Si vous collectionnez du Fank Miller, si vous avez parfois du mal avec l'anglais, il faut savoir que vous avez la possibilité de vous procurer l'intégralité en vf de : Martha Washington. Dave Gibbons (Watchmen...)l'accompagnera systématiquement au dessin sur chaque comic book.

Guide de lecture :

Liberty 1 à 4 aux Editions Zenda de 1990 à 1991
Traduction : L. Duveault/D. Headline
Grands formats cartonnés

Martha Wasihngton goes to War, en deux tomes ou l'intégrale (de 1995 ?) publiée par Dark Horse France.
Traduction : Marc Winkler
Format normal , couverture rigide mais non cartonnée

Martha Washington sauve le monde aux Editions Delcourt datant de 1999.
Traduction : Pierre Ménard
Format normal cartonné

Inutile de dire que les livres mis l'un à côté de l'autre, ce n'est pas top mais on a tout ! Chaque éditeur vf a sorti une mini-série entière. 9 années se sont écoulées entre la première édition Zenda et la dernière de Delcourt.

Martha Washington, c'est la vie et l'ascension d'une afro-américaine issue du ghetto.

Son histoire est agréable à suivre. Des thèmes récurrents chez Miller : Politique, violence, cités, femme de caractère, etc...mais c'est bon ! Elle risque d'être dur à réunir en vf mais il y a moyen.

mardi 14 octobre 2008

Loki




Marvel graphic novels, chez Panini, regorge de joyaux ! L'un d'entre eux est Loki !

Tout fan de mythologie et de comics de Thor se doit de posséder cette perle...

Rodi (Crossovers, Elektra) au scénario, que dire de lui ? Il n'est pas très connu par chez nous donc un MERCI suffira alors : MERCI ! Le dessinateur qui l'accompagne a déjà travaillé avec lui sur 4 Horsemen, il s'agit d'Esad Ribic (Silver Surfer : Requiem). Je ne le connais pas beaucoup plus que Rodi mais quel talent ! Il doit avoir de sacrés cachets pour qu'on le voit aussi peu ou alors son art qui crève les yeux est, de façon incompréhensible, passé inaperçu...Si 4 Horsemen du duo est aussi bon que Loki et si Panini le publie, il sera à n'en pas douter dans ma bibliothèque !

Nous avons ici un récit complet où Loki a gagné et est maître d'Asgard ! Qu'adviendra-t-il de Thor, d'Odin, de Sif et des autres dieux ?

La transcription en vf est de Geneviève Coulomb

Nota bene (si vous souhaitez lire un jour l'histoire de la mythologie nordique abstenez-vous de lire ce qui suit) :

1)Il faut savoir que dans la légende nordique, Loki et ses descendants sont les responsables (mais pas les seuls) du Ragnarok qui provoquera la chute d'Asgard (qui aura tout de même des survivants). Cependant, peu savent que Loki est très souvent le responsable involontaire de la grandeur d'Asgard (suite à des paris ou autres choses diverses on lui doit le marteau de Thor, le cheval à 8 jambes d'Odin, la citadelle d'Asgard et j'en passe).

Loki de Rodi rend justice au dieu fourbe qui n'a jamais autant paru humain que dans ce livre. Par ailleurs, quand le Dieu du Mensonge s'entretient avec Balder dans sa geôle, celui-ci lui parle d'un destin unique de toutes les incarnations de Loki et lui décrit son histoire tel que racontée dans l'Edda. Dans le comics, Karnilla dit que le destin commun à tous les Loki est qu'il sera torturé pour l'éternité. Ce qui est le cas dans l'Edda mais Loki se libérera pour Ragnarok et combattra Heimdal, joute qui n'aura aucun survivant !


2)Si la mythologie grecque vous interresse également, n'hésitez pas à vous procurer les 3 tomes de L'âge de bronze chez Akiléos !


LOKI EST INDISPENSABLE !!!

Interview Wetta

J'ai rencontré Wetta à Thionville, il a accepté une interview, il m'a envoyé les réponses par mail (j'ai diffusé cet entretien, début 2008, sur 3 ou 4 forums, je le remets sur mon blog pour ceux qui ne l'auraient pas lu) :
Biaze : Wetta, c’est toi seul "aujourd'hui", ou l’entreprise a grandit ?
Wetta : Je bosse toujours en solo. Si j'ai besoin d'aide, je sous-traite ou je m'associe, mais Wetta reste MA bestiole.
Biaze : Il est loin le temps de Batman/Tarzan. Un bilan ?
Wetta : J'ai l'impression que c'était il y a 10 ans... Depuis, j'ai pas mal évolué. Je maîtrise mieux ce que je fais, remarque c'est pas dur: Avec B/T, j'ai tout appris et appliqué en même temps. Je ne connaissais strictement rien à l'édition lorsque j'ai commencé à bosser dessus, mais je m'en foutais, je savais que j'y arriverai car j'ai toujours réussi à atteindre mes objectifs, quoi que je fasse. J'ai monté le projet, j'ai imposé ma w-box et j'ai vendu tous mes bouquins aux libraires (c'est même moi qui emballait et expédiait les colis, avec l'aide d'un pote!). Depuis, j'ai gardé le même système de fonctionnement pour ce qui est de l'édition, mais désormais la vente passe par C.E.D. (et Legends) et Dilisco s'occupe de la logistique.Je dois avouer que la pause de 2006 a été un bon plan : ça me gavait de publier de bons titres et de me casser les noix à décrocher des licences comme Alien tout ça pour que mon diffuseur estime péter le score lorsqu’il finissait par placer un millier d’exemplaires… Le coup de grâce a été le jour où je leur ai annoncé que j’avais réussi à contourner le contrat entre DC et Panini pour pouvoir proposer des titres Batman et Superman. Leur première réaction a été de craindre un conflit avec Interforum (comme s’ils évoluaient dans les mêmes sphères…). Ce jour là, j’ai arrêté de perdre mon temps et mon fric. J’ai mis Wetta en veille, j’ai commencé par prendre des vacances, puis j’ai cherché un distributeur digne de ce nom et c’est comme ça que mon deal avec Dilisco s’est mis en place. Après la fin de Semic, il leur fallait un substitut pour leur programme B.D. et ils ont signé Wetta, Les Enfants Rouges, Le Cycliste… Ensuite, j’ai pris le temps de préparer correctement ma seconde génération de titres en prenant de l’avance sur les trads, en faisant évoluer le format et la qualité des books… Wetta est revenu en Mars 2007 et les ventes sont entre 40 et 150% plus élevées que par le passé- ça fait une belle fourchette, mais je te donne là les extrêmes… Tu constateras que la moins bonne mise en place est quand même 40% plus forte que par le passé. Bon, c’est pas énorme niveau blé, mais ça me suffit pour en vivre (faut pas oublier que je suis seul derrière) et continuer à me payer les titres qui me plaisent. En plus, ça fait partie de ma politique de publication : Je veux que les titres Wetta se retrouvent dans les bibliothèques de passionnés, de fans, et pas sur les linéaires des supermarchés. De plus, une fois que j’ai bouclé un titre, j’ai tout de suite envie de passer à autre chose et d’ajouter de nouveaux books à mon catalogue. Si un titre est épuisé, je sors éventuellement une seconde édition, mais en prenant mon temps car je veux être parfaitement en phase avec ce que je fais. En gros, il n’y en a PAS pour tout le monde et les books Wetta gardent ce petit côté rare qui me plait, à moi, en tant que collectionneur.
Biaze : A la fête de la bd à Thionville, tu m’as dit vivre à présent de ta passion. Est-ce un combat permanent ou tu es bien rôdé à présent ?
Wetta : Non, maintenant ça roule. C’était difficile au début car, comme dit précédemment, les ventes étaient « assurées » par des types qui s’en battaient les burnes. Une autre équipe a bien repris les choses en main (les ventes, pas les burnes) et tout va bene.
Biaze : Quels sont les trois comics que tu as le plus vendus (à la date d’aujourd’hui)?
Wetta : Aliens Salvation, Batman / Tarzan et AvPvT. Salvation sera peut-être réédité plus tard avec quelques différences par rapport à la première version (à commencer par la couverture, bien sûr) et sûrement une interview de Dave Gibbons (Mike Mignola avait eu le sien dans l’édition 2007). A chaque fois que je le jugerai nécessaire, je ressortirai mes books mais il ne s’agira pas de simples réimpressions. Ce serait flouer les premiers acheteurs (là aussi, je parle en tant que collectionneur).
Biaze : Quels sont les 3 comics qui t’ont le plus rapportés (à la date d’aujourd’hui sachant qu’à présent tes livres les plus récents sont publiés en Chine avec une meilleure marge de profit) ?
Wetta : L’un dans l’autre, Aliens Salvation, Blanche et Aliens vs Predator vs Terminator sont ceux qui m’ont le plus fait gagner d’$.
Biaze : Les titres se multiplient maintenant quels comics ont été des échecs financiers ?
Wetta : Jingle Belle a été une belle plantade. Mais la lanterne rouge c'est Gaturro (remarque, celui-ci c’est pas du comics mais de la BD). Jingle Belle est pourtant un bon personnage et le recueil en question est franchement sympa (y’a Paul Dini aux manettes, quand même !). J’en attendait peut-être trop. J’ai tellement aimé ce comic que je ne me suis pas posé la question de savoir comment il allait être accueilli. Résultat : les critiques étaient bonnes mais le public n’a pas accroché. J’y vois 2 explications : La période de sortie (c’était un peu trop « juste avant Noël ») et les coquilles dans la trad (je parle des merdouilles de frappe), j’ai bossé la trad un peu trop à l’arrache –mes excuses à ceux qui les ont subies- raison de plus pour avoir pris mon temps en 2006.
Biaze : Quels sont ceux qui ont été une déception (genre tu en attendais plus) mais qui n’ont pas été un échec pour autant ?
Wetta : Je dirais bien Patrick petit garou, mais je savais à la base que ce titre était risqué : un éditeur de comics plutôt bourrins comme Hack/Slash et Aliens qui publie de la BD pour mômes… Mais d’un autre côté, ceux qui l’ont acheté pour eux et pas pour leur petit frère ont été conquis par le style graphique d’Art Baltazar. DC l’a d’ailleurs engagé depuis pour sa série Tiny Titans ! Je pensais en vendre un peu plus. Mais les retours d’invendus sont assez rares et en fait, il y a même du réassort sur le premier tome, donc ce semi-échec a peut-être posé les bases d’un futur succès. Batman : Joker / Mask a été en-dessous de ce que je visais. On dit que c’est la période où il est sorti qui a posé problème (les élections présidentielles), je n’étais pas super convaincu, mais ça s’est vérifié avec la sortie de Green Lantern vs Aliens, son titre jumeau (là aussi, un crossover DC déjà sorti quelques années auparavant chez Semic) qui a fait un score largement supérieur alors que Green Lantern est moins populaire que Batman. Remarque, c’est peut-être Alien qui est plus populaire que The Mask.
En tout cas je me suis rarement autant marré sur une trad ! J’ai complètement remanié les textes par rapport à la version Semic et (n’en déplaise à mon prédécesseur) cette version est bien plus fun.

Biaze : Les tirages limités se vendent bien ? Chaque livre que tu publieras y aura droit ou tu sélectionnes ? Si c’est le cas, quels sont les critères pour qu’un comic ait droit à une ou plusieurs éditions spéciales ?
Wetta : Non, je gardes les éditions exclusives pour les titres qui ont le plus de potentiel commercial. Exemple : une version exclusive de Zombie Highway ne servirait à rien, c’est un super titre mais qui va se vendre auprès d’une clientèle assez restreinte. Il n’y a donc pas vraiment d’intérêt à posséder une version exclusive. Par contre, pour un titre qui va super bien se vendre (comme Superman vs Aliens, par exemple), là c’est la frime si tu sors le bouquin en édition exclusive devant ton pote qui s’est payé le bouquin en librairie. « Quoi ? tu achètes tes comics en librairies ? Bouh…. » Ha ha ! Les versions exclusives sont réservées aux lecteurs « aware » qui font leurs courses directement sur le site internet de l’éditeur. Mais, devant les demandes, je crois que je vais céder un petit stock à des librairies vraiment spécialisées. Acheter sur Internet pose encore quelques problèmes pour certains (c’est compréhensible quand on s’est fait rouler).
Biaze : Ghost n’a pas marché en France, pourtant j’ai un bon souvenir du début de la série publié par Semic, n’est-ce pas dangereux de reprendre une série qui a été un échec ? Tu ne publieras que les crossovers ou tu tenteras la série si cela marche ?
Wetta : Je vais commencer par le bien nommé Ghost / Batgirl : Ressusciter qui sortira début 2008, et après j’aimerais embrayer sur un TPB Ghost comme Black October qui était vraiment bien foutu. J’aime beaucoup Ghost, c’est un bon perso et elle a un look hyper sexy. Elle est catalogué « bimbo à la Image », c’est con parce que ce perso offre énormément de possibilités... Certains passages sont vraiment portés sur le sexe, d’une façon assez troublante, ce ne sont pas des démonstrations explicites pour boutonneux en manque, mais des situations assez subtiles comme lorsqu’elle « aide » une copine à s’occuper de son mec. Il faut savoir aussi que sa sœur a joué dans des pornos… Mais, bon, Ghost n’est pas une série de cul. Je la trouve vraiment cool en tout cas, et j’espère pouvoir lui donner une seconde chance en France. Batgirl l’y aidera peut-être. Et, bon, si le danger me faisait flipper, je ne serais pas là…
Biaze : Tu as publié Billy the Kid de Powell, tu le sens bien à présent qu’il est plus connu chez nous grâce à The Goon ou c’est un coup de trafalgar (hormis le potentiel du livre) ?
Wetta : C’était clair que Powell allait bien marcher en France. D’un côté, je suis heureux d’avoir lâché l’affaire sur the Goon et que Delcourt s’en soit occupé : ça aurait été gâcher ce titre, mon diffuseur de l’époque en aurait placé 3 et demi dans les librairies et elle serait passée inaperçue. Et miser tout mon blé sur ce coup… J’ai préféré le claquer sur Alien.Maintenant la série me plait un peu moins. Graphiquement je préférais lorsque ses planches étaient encrées, son dessin s’y prêtait vraiment bien. Niveau scénar c’est un peu moins délire (sauf pour le numéro spécial « Satan’s S*d*** child » qui était vraiment bien barré comme je les aime !), mais ça n’est qu’un avis perso. Billy se rapproche plus de ce que j’attends d’un comic book et les dessins comico-macabres de Kyle Hotz sont vraiment super bons et servent parfaitement l’ambiance « Contes de la Crypte » du récit. Biaze :Tu publies Aliens, et bien qu’un nouveau long-métrage est en préparation, les films ne datent pas d’aujourd’hui ! Kiss est prévu également ! On est loin des vrais fans de comics (X-men, Superman, Spider-man…) ; 
Biaze : Tu publies pas mal de Dark Horse en fait , tu vas chercher les amateurs de films ou de musique, c’est un créneau aujourd’hui plus ou moins délaissé ! Je vois (apparemment) que cela marche chez les vendeurs de statues, figurines et autres… Il y a eu une opportunité financière ou une étude de marché démontre qu’il y a une réelle clientelle qui attend dessus ? 
Wetta : Les réponses sont dans ta question. Je détaille :AVP2 est sorti en Janvier 2008. Tu sais ce que ça signifie ? Ca signifie qu’Alien, qui est apparu au ciné en 1979 passionne toujours des millions de personnes qui vont continuer a s’intéresser à son univers, qui sont fascinés par sa monstruosité et qui veulent en voir plus sur lui. On met des millions de dollars en jeu dans le tournage d’un nouveau film sur cette créature et on produit des jeux-vidéos, des figurines et des comics parce que le concept a beau atteindre la trentaine, il n’en demeure pas moins passionnant ! Je passe sur les bitos qui prennent ça au vol, qui n’ont pas vu la moitié des films de la saga et qui te sortent une connerie du style « Tintin contre Godzilla » lorqu’ils entendent parler d’Alien vs Predator… C’est lourd, ça fait plus marrer personne, et franchement après près de 35 ans de crossovers (« Superman / Spider-man » a été le premier, je crois) faut vraiment l’avoir étroit pour être encore effaré par le concept.Entre ceux qui décrètent 6 mois avant la sortie d’un crossover que ce sera de la merde et ceux qui en attendent le récit ultime qui va les laisser sur le cul et leur faire oublier Watchmen, les crossovers se traînent un tas de préjugés qui paraissent bien cons une fois qu’on connaît les faits. A la base, les crossovers partent de fantasmes de geeks (les comptables ont compris depuis un bon bout de temps que financièrement, avoir 2 têtes d’affiche ne change pas grand chose). Mais ils sont trop souvent accueillis de cette façon : ce sont des produits destinés à faire du fric et c’est fait à la chie dedans, sans talent ni ambition. Faux. Ca ne manque pas d’ambition, mais simplement de prétention : Un crossover n’a d’autre prétention que de réunir deux séries pour faire évoluer ensemble deux persos qui n’auraient jamais pu se croiser. Ca me fait toujours mourir de rire quand je lis dans la critique d’un crossover : « le scénario est banal ». Que le scénario ne soit pas plus mauvais que n’importe quel épisode de la série régulière n’est pas important, celui d’un crossover sera toujours jugé « banal »... Sans doute on attendait-on trop ? Quand bien même le scénario est malin et même meilleur que celui d’un épisode classique, on le qualifiera de « plutôt pas mal pour un crossover », sous-entendu « je m’attendais à une méga grosse merde parce que dans mon esprit étriqué j’ai du mal à comprendre qu’un crossover n’est qu’une BD pas plus conne qu’une autre où l’un des protagoniste est aussi la vedette de sa propre série, mais ce bouquin va à l’encontre de mes préjugés et j’ai un peu peur de passer pour un gol si je dis qu’en fait il est bon. »…Ensuite, va dire à Dave Gibbons qu’il ne sait pas écrire et aux frères Kubert qu’ils dessinent avec leur pine… C’est en gros ce que tu fais lorsque tu craches sur Batman vs Predator. Je prends cet exemple car c’est le plus parlant, tous les crossovers n’ont pas de pointures à la barre mais en condamnant les crossovers en général, on condamne un tas de books super bien foutus qui ont le tort, aux yeux des branleurs suffisants qui les jugent sans les avoir lus, de réunir deux persos connus pour eux-même dans la même histoire. Qu’est-ce qui les perturbe, ces mecs ? Que Batman croise un extra-terrestre ? C’est pourtant régulier pour lui, depuis plusieurs décennies. Superman est lui-même un extra-terrestre, tout comme le Martian Manhunter qui font partie aux côtés de Batman et Flash, de la Justice League ! Alors c’est quoi le problème au juste? C’est quand même marrant : on parle de comics, de ciné fantastique, des univers liés à l’imaginaire, et pourtant on se pose des barrières stupides, ça donne lieu à des réflexions crétines du genre « c’est pas crédible ». Mais putain, on te parle de COMICS et de FANTASTIQUE, qu’est-ce que tu viens nous prendre la tête?! Tu estimes savoir mieux que leurs auteurs ce qu’une série peut instaurer ou pas dans sa logique ? Ca rejoint les réactions sur AVP2 qui se passe sur Terre et va mettre en scène l’hybride « predalien » (créé dans le comic book AVP en 1993), les mecs qui s’expriment sur le sujet (remarque, on s’exprime rarement sur les choses qui nous plaisent) trouvent l’idée débile et grotesque. Qu’est-ce qui est grotesque ? Qu’une larve extra-terrestre grandisse en parasitant le corps d’un hôte et hérite de ses caractéristiques physiques ? Dans ce cas, c’est tout le concept d’Alien que tu trouves débile, alors casse-toi et va voir ailleurs… Ce qui me fait pitié, c’est que si AVP2 se passait de l’hybride et se déroulait dans l’espace, les mêmes types auraient déclaré que le film n’apporte aucune nouveauté et qu’il ne s’agit que d’une redite… Je pense donc que ces types n’aiment tout simplement pas le sujet, et je me demande pourquoi ils se torturent à vouloir à tout prix se taper ces films...J’ai souvent entendu des réactions négatives sur AVP, la critique la plus récurrente porte sur l’alliance Predators/humains du film. Tu la vois où, exactement, cette alliance ? Les humains se font défoncer par les Predators et il n’a jamais été question pour les crabes de les épargner. Ce sont des proies, des trophées qui leur permettront de gravir les échelons sociales dans leur civilisation. Le récit avance et une femme humaine réussit à tuer un Alien. Cet acte la rend égale au Predator « Scar » qui est obligé, selon les lois de sa race, à la considérer comme égale à lui-même. C’est donc logiquement que cette femme est acceptée par les Predators. Mais, pour comprendre ça, il faut connaître les bases des univers Alien et Predator, et ça échappe aux types qui prennent ça au vol et qui n’acceptent même pas ce que le premier niveau de lecture que le film leur propose (« L’ennemi de mon ennemi est mon ami »). Bref…Un crossover demande un minimum d’implication de la part de son lecteur qui doit se servir de ses connaissances sur les univers mélangés pour savourer pleinement le récit plutôt que de se laisser guider de bout en bout par un récit classique.C’est peut-être ce que j’aime vraiment dans le concept…Perso, je publie des crossovers parce que c’est ce que je préfère dans les comics. Je suis à fond dedans, j’aime ça, je trouve ça cool de voir Batman et Judge Dredd ensemble, de voir Darkseid utiliser les Aliens comme arme biologique, de voir les Predators faire la guerre à des hybrides Aliens/Terminators… Et vu les résultats des ventes, je dois pas être le seul ! Je conseille donc à ceux qui n’aiment pas « ça » de se contenter de lire les séries régulières, où Superman affronte des extra-terrestres qui ne s’appellent pas « Alien » ou « Predator » et de foutre la paix aux amateurs de ce genre de récréations, de juger les livres sur leur contenu (et après les avoir lu, car ce serait plus constructif, je pense…) Bon, j’arrête avec AVP et les crossovers—Ensuite, de quoi me parlais-tu ? ah ! KISS ! Tu sais, je suis un fan absolu de cet incroyable groupe ! Pour moi, c’est le meilleur groupe de rock de l’histoire, bien au-dessus des Beatles ou des Stones. Il y aura toujours un pelé pour te dire que leur maquillage ne sert qu’à dissimuler un manque de qualité musicale (dans ce cas explique-moi comment ils approchent les 40 ans de carrière ?), ce même pelé n’ayant jamais écouté la moindre note d’une de leur chanson… C’est dingue ce raisonnement qui conclu qu’un bon look est forcément gage de médiocrité… C’est comme les filles : Si c’est une nana canon, blonde à gros nichon, elle doit forcément être conne. Si c’est une fille moche, elle est forcément intelligente et sensible. Pourtant, je croise tous les jours des thons moches comme des poux et connes comme des prunes ! A l’inverse, je connais pas mal de filles super bonnes et bien dans leurs têtes. Je conseille à ces types d’écouter Within, Domino, 100 000 years ou encore Creatures of the night (ce n’est qu’un misérable échantillon de leur discographie) et de revenir me parler après. Bien sûr, le style KISS ne peut pas plaire à tout le monde, mais en entendant ces titres, on ne peut nier leur talent sans faire preuve d’une honteuse mauvaise fois. Allez, tapez vous I was made for lovin’ you version Alive III, ça va vous faire tout drôle !Lorsque j’ai vu que KISS fondait KISS COMICS GROUP, j’ai sauté au plafond ! Il n’y avait qu’un seul éditeur qui pouvait s’occuper correctement de ce projet en France : moi, et quand j’ai eu le feu vert de Gene Simmons, crois-moi que j’ai sorti le plus gros barreau de chaise que j’ai jamais crapoté de ma vie ! Publier les KISS Comics, c’est mon hommage au groupe, ma façon à moi d’entrer dans la Kisstory. Semic avait tenté le coup à l’époque avec les premiers KISS Psycho Circus, mais ils s’y sont pris comme des mémés : ils ont sorti ça en kiosque (alors que c’était fait pour les librairies) et même moi je n’étais pas au courant que ça sortait. C’est pour ça que j’ai mis Hard Rock Magazine et Diamant Noir sur le coup. C’est dans la même logique que j’ai monté les partenariats avec L’Ecran Fantastique pour AvPvT, Superman vs Aliens… C’est tellement logique ! Pour ce genre de comics, c’est là que ça se passe. Si tu t’intéresse à KISS ou à Alien, qu’est-ce que t’en as à secouer des magazines de BD ? D’ailleurs si tu t’intéresse au rock et au ciné, tu traînes dans les librairies ? Ben, non… Les comics tirés de films ou inspirés par les groupes de rock n’avaient jamais vraiment marché en France parce que les éditeurs qui s’en occupaient n’ont jamais su comment se débrouiller avec. C’est pour ça que lorsque j’ai annoncé la série Aliens on me prédisait un ratage, mais on se basait sur ce qui avait été fait en France, avant. Moi, le public BD ne m’intéresse pas, c’est le public ciné que j’ai visé, et ça a marché. Les « movie-comics » marchent bien de mon côté parce que je sais de quoi je parle, je suis un vrai fan des films concernés et je sais comment j’aimerais voir leurs adaptations BD exposés en tant que fan.Pareil pour KISS. C’est voir KISS 4K en couverture d’Hard Rock Magazine qui me fait bander, pas un article dans Bodoï…Et puis il y a aussi le syndrome des adaptations ciné-BD, qui par le passé ont brillé par leur inutilité car elles se contentaient (et encore…) de mettre en cases ce qu’on voyait sur grand écran.Aliens a balayé tout ça en développant à fond l’univers instauré sur pellicule pour l’amener beaucoup plus loin, Dark Horse a pris les Aliens et en a réellement fait des personnages de comics à part entière. Depuis, la majorité des movie-comics a au moins essayé de suivre ce brillant exemple (vas-y, ouvre un album Star Wars…), ils n’ont pas toujours atteint cet objectif, mais tu te retrouves enfin avec un véritable prolongement du ciné en B.D.C’est un genre qu’on avait laissé de côté en France, un pays où, jusqu’à la moitié des années 90, on jugeait le cinéma asiatique par les films de kung-fu de 3ème zone des années 70, tu me suis ? On met une étiquette sur des trucs et on évite soigneusement de revoir son jugement. Une fois qu’on a collé une étiquette ou jugé quelque chose, on pense que ça n’évolue pas et on laisse courir. C’est comme ça qu’on passe à côté d’un tas de choses jusqu’à ce que quelqu’un te foute un coup de pied au cul pour te déconstiper… Tiens, tu as vu ? Panini a sorti 28 Jours plus tard en comics
En ce qui concerne le public comics, tu as vu juste. Il ne m’intéresse pas. J’ai même un gros problème avec une bonne partie de ce public (du moins, celle qui s’exprime sur internet) qui est devenue hyper sectaire, et ça, ça pue. Les mecs en sont même à sélectionner leurs bouquins par rapport à leur éditeur V.F. ! C’est quoi cette histoire, franchement ? Tu aimes un bouquin en V.O., mais si y’a écrit Delcourt à la place de Panini, du coup c’est à chier ?? C’est n’importe quoi. Un bouquin me plaît par son sujet et son contenu. Je fais déjà rarement gaffe à ses auteurs, alors à son éditeur V.F… Pour certains ça tourne à l’obsession, je te jure ! Au moins, dans le public ciné et rock, on se tape de savoir si il y écrit Toth, Wetta ou Bamboo en bas de la couverture, tant que le livre s’appelle KISS 4K ou Destination Finale. Et puis ça devient lourd de lire des types qui s’auto-proclament experts en comics alors qu’ils ont commencé à en lire il y a 6 mois…Je fais un rejet en ce moment, moi aussi. Je me mets à l’écart du lectorat de comics français parce que je n’adhère pas du tout à ça, et les titres Batman ou Superman que je publie sont ceux qui me plaisent et qui plairont aux cinéphages, pas aux puristes qui disserteront des heures sur la couleur du soutif de Mary Jane dans le Spiderman de Mai 1987 et qui de toute façon, on l’aura bien compris, trouvent les crossovers minables.-minute, je reviens en arrière pour relire tes questions-ok. Opportunité financière pour les movie-comis ? Oui, d’autres l’ont bien senti aussi (Panini a sorti 28 jours plus tard en comics, je l’ai déjà dit ?…). Et les études de marché, c’est pour les grosses boîtes, ça ! La seule étude de marché que je fais se passe dans ma tête : « alors, Fred, ce book te plaît ? Oui ? Non ? Ok ! » et de là, je le publie ou pas !

Biaze : Quel question aurais-je omise, que tu aurais aimé que je pose ?
Wetta : Oui, style « Fred, qu’est-ce que tu vas nous mettre en 2008 ? » et là, je te réponds : Wetta et Mad Movies se sont associés pour créer Mad Movies Comics, un label qui va regrouper les collections ciné/comics de Wetta comme New Morgue et Aliens, vous allez aussi pouvoir lire certains titres Wetta en pré-publication dans le magazine L’Ecran Fantastique, et les KISS Comics vont enfin avoir droit à une vraie collection, celle que les fans attendaient depuis des décennies ! Surveillez de près les sorties de Zombie Highway 2 et préparez-vous à une claque avec J’enterre mes sandwiches, une b.d. dérangeante, poétique et fascinante qui parle d’anorexie. C’est un pote de Songgu Kwon (Blanche) qui l’a signée… Tu vois le genre !?
Biaze :Merci Fred, à une prochaîne fois !
Wetta : Merci à toi ! au plaisir

lundi 13 octobre 2008

303



303 est une mini série de l'éditeur Avatar. En version française, elle a été publié dans son intégralité en 2 volumes chez Bamboo via sa collection Angle Comics.
Certains auteurs ont des thèmes qui reviennent, des leitmotivs. C'est le cas d'Ennis pour la religion ou le besoin de gore. Quoi de plus idéal que des combats armés ou un récit de guerre pour mettre du "crade" sans avoir à se justifier d'en placer encore ? Dans le second volume, sur 2 images, on voit des atrocités commises par les soldats américains sur les indiens et des massacres perpétrés par les Indiens sur les colons (dont un indien violant un prêtre qui a les parties coupées). Ennis se doit de casser du curé ! Sur ce coup là, on peut dire qu'il s'est fait plaisir !
Jacen Burrows est crédible aux dessins, parfois, on s'y croirait.
Jean-Marc Lainé, qui dirige la collection Angle Comics, s'occuppe de la traduction. Pour avoir croisé cet ancien de Semic au festival d'Andenne en 2007, je puis vous certifier que c'est quelqu'un de très cordial, avec qui j'ai pris plaisir à converser.
En bref, l'histoire parle d'un fusil qui est transporté, via un Russe, d'un continent à un autre.
D'après l'interview d'Ennis dans le 1, le fusil est le centre du livre, en un sens c'est vrai mais le soviétique prend clairement l'ascendant. Une afghane a un rôle important dans le premier numéro dont les américains ne sortent pas grandit. Le numéro 2 est "hard", c'est le moins que l'on puisse dire. Je suis contre la censure, du coup, j'aurais personnellement mis une mention pour adultes, ce dernier tome n'étant pas à mettre dans toutes les mains.
Les fan d'Ennis seront ravis, les autres trouveront tout de même une bonne BD.

Ghost Rider



Ghost Rider, tome 2, en 100% Marvel chez Panini :
Ce numéro comprend les 6 épisodes du motard fantôme, en Marvel Knight, réalisé par Garth Ennis, donc son run complet. Spécialiste des histoires religieuses et des démons (Preacher, Just a Pilgrim, The Darkness), ce scénariste fournit ici le minimum syndical. On notera un clin d'oeil ou la réutilisation d'un personnage qui a des points communs avec "tête de fion" vu dans Preacher. On comprend rien à ce qu'il dit et son surnom sera "trouduc". Si ce bouquin à un intérêt ce sera surtout pour Clayton Crain (Spawn , No Honor) dont le Ghost Rider est à pleurer ! Autrement je dirais qu'il s'est appliqué, son boulot est honnête bien que parfois de couleur sombre. A noter que pour une ou deux scènes on a droit au traditionnel tripes et boyaux qu'affectionne Ennis.
L'histoire : Ghost Rider, prisonnier en Enfer, tente tous les jours de s'évader et subit systématiquement un échec. Un ange vient lui proposer un marché : Capturer un démon sur terre et le ramener d'où il vient, cela en échange de sa liberté. Problème : un ange et un démon sont déjà sur le coup.
Traduction : Laurence Belingard
Avis : Pour lire

dimanche 12 octobre 2008

Absolution



Pour moi, le meilleur de DC en France se trouve en librairie et non en kiosque. J'en ai la conviction personnelle quand je contemple, par exemple, mes Panini - DC Icons, j'ai l'impression d'être comme Picsou quand il prend un bain de pièces d'or ! On pioche un titre au hasard et les chances de se tromper sont maigres, presque inexistantes.
Aujourd'hui, je vais parler de "Batman : Absolution" de De Matteis, un de ses trois titres incontournables en vf, les deux autres étant "Blood" et "La dernière chasse de Kraven". Ces livres là me suffisent pour en faire un grand auteur ! Brian Ashmore assure la partie artistique. Là, je me dis, sort une ou deux méchancetés pour une fois mais ce serait mentir. Personnellement, c'est un gars dont j'aimerais voir plus souvent le nom dans mes comics.
L'histoire : Un attentat à Wayne Enterprise a lancé le justicier masqué de Gotham dans une longue quête. Inlassablement, Batman traquera la terroriste meurtrière à travers plusieurs pays.
Morceau choisi :
- S'il y a quelque part un Dieu, cela fait longtemps que son intérêt pour nous s'est envolé.
Des phrases qui percutent, dans ce style, l'ouvrage en a plusieurs !
Batman est extraordinaire. Parmi les plus grands comics, beaucoup portent son nom : Dark Knight ; Batman Année 1 ; Rire et Mourir ; Année 100 ; Hikétéia et j'en passe. Quelque part, j'ose à peine croire qu'il est épuisable !
Traduction : Jérémy Manesse (est-il besoin de le présenter ?)
15,50euros prix du neuf, des BD bien plus chères m'ont donné bien moins de plaisir.

samedi 11 octobre 2008

Wonder Woman : Hiketeia



Wonder Woman : Hiketeia a été publié en Semic Book en 2003. Je tiens à préciser qu'il n'est nul besoin de connaître la continuité de l'amazone pour s'y atteler. En guest star nous aurons droit à un Batman tenace comme il sait l'être.
Le scénariste Greg Rucka est pour moi quelqu'un qui n'a plus rien à prouver. On lui doit, par exemple, en vf : du Elektra en 100% ; Elektra et Wolverine : Le rédempteur ; Gotham Central ; Queen and Country ; Whiteout ; rien que de l'indispensable !
Côté crayons, nous avons droit à J.G. Jones (Marvel Boy, Wanted, etc...) qui est parfait dans l'expression des visages, ce qui est primordial pour ce genre d'histoire. Son trait est élégant et les dessins ne manquent pas de splendides décors.
L'histoire : Danielle Wellys poursuivie par Batman, se soumettra (volontairement) auprès de Wonder Woman au rite d'allégeance du Hiketeia. En échange de la protection de l'amazone, celle-ci lui sera dévouée.
Traduction : Jérôme Wicky (déjà là sur la chronique : Les Exterminateurs).
Il s'agit d'un drame ou les émotions sont puissantes, ou une partie de la mythologie grecque est omniprésente... Quand on lit ce bouquin la première fois, on sent tout de suite que c'est excellent. On le relit plus tard et la magie opère toujours, les sentiments s'exaltent. C'est un must ! Mon seul regret est qu'il soit trop court. Du coup une fois le livre refermé, on a envie de s'y remettre. De quoi trouver à Sisyphe des côtés positifs, non ?

vendredi 10 octobre 2008

Histoire du Comic Book




Une fois n'est pas coutume, je ne parlerais pas ici de comics mais de son monde, les deux étant quasi indissociables. Certains articles de Scarce, Swof, Comic Box ou Wizzard nous narr(ai)ent des pages de son histoire et de son actualité. Là, il s'agit d'un livre publié chez Vertige Graphic et toujours disponible ou commandable en librairie au prix de 25euros : Histoire de Comic Book, 1. des origines à 1954.
Un livre épais et très instructif, que j'ai littéralement dévoré. Pour moi, Jennequin a fait un boulot tout bonnement remarquable. Nous avons droit aux divers acteurs, quel que soit leur place dans l'industrie, à quelques analyses et bien sûr à l'historique
Pour l'anecdote, j'y ai appris - entre autres - qu'il existait un Frank Miller qui faisait des comics strips dans les années 50.

jeudi 9 octobre 2008

Les Exterminateurs



Panini nous édite pas mal de comics de la ligne Vertigo et par la même de grandes BD ! J'ai découvert réçemment "Les Exterminateurs" , sorti en février 2008.
Dans ce numéro 1, Simon Oliver pose les fondations de sa série, l'agrémentant de dialogues justes et affutés. Au dessin, Tony Moore,nous a produit un truc peu ragoutant qui sied parfaitement au sujet : toutes les "bébètes" que vous détestez... En fait, si vous vous arrétez à la première impression, certaines images vous rebuteront. Franchissez ce cap !
L'histoire : Henry James se lance dans la carrière d'exterminateur, il va donc s'occupper de tout ce qui pourrit la vie des gens (cafards, rats, etc...).
Je ne pensais pas que ce genre d'histoire me passionnerait. Inutile de vous préciser que je me trompais. Les sujets abordés sont diverses et on ne s'ennuie pas. C'est pour lecteurs avertis par contre.
Traduction de Jérôme Wicky.
Ce livre comprend les 5 premiers épisodes de la série. J'espère que Panini lui laissera une chance de s'implanter car elle est terrible !
Conclusion : Je me suis donné pour but de faire connaître de bons et de très bons comics qui pourrait sombrer dans l'oubli, noyés sous les nouveautés mais je me dois aussi de soutenir les bonnes séries. Croyez-moi, il y aurait un vide regrettable si la suite devait passer à la trappe !

mercredi 8 octobre 2008

Le masque à l'envers




Le masque à l'envers, publié en 1990 par Comics USA, est un recueil cartonné composé de 4 fables plus ou moins courtes. John Bolton y est associé successivement à Graham Marks, Chris Claremont, Jo Duffy et Christiana Rosetti. On a droit à un style différent pour les 4, bref Bolton nous fais la totale, c'est à couper le souffle !
1er conte : On fait connaissance avec un peuple, les Llehs, sorte de race sous-marine humaine en miniature. Deux soeurs Llehs vont s'offrir une virée interdite !
Le scénario est excellent et on trouve plusieurs morales que je vous laisserais découvrir.
2ème conte : Une femme rentre du travail. Toutes sortes de démons, dans sa maison, essayeront sournoisement de l'attrapper.
Une sympathique histoire où les petits détails, niveau dessin et niveau textes, sont importants. On aura droit à un dénouement surprenant ! Les images, d'une grande qualité, très travaillées, sont en noir et blanc. Colorées, elles auraient sans nul doute perdues en force visuelle.
3ème conte :Un maire sacrifie sa fille à un ogre pour sauver son village. Avant qu'il ne se mette à la dévorer, en voilà un second qui arrive ! Que se passera-t-il ?
C'est de très bonne facture, avec un petit côté classique.
4ème conte : Deux soeurs, prenant de l'eau au bord du ruisseau, entendront des lutins, dans les bois, proposer leurs fruits (défendus d'après les rumeurs). L'une d'elle craquera... Comment cela se terminera-t-il ?
Toutes ces paraboles sont superbes (surtout la première) mais j'ai un coup de coeur pour la dernière qui mêle toutes les vertues du conte alliées à une forme d'écriture poétique. D'ailleurs on sent la maîtrise de la langue anglo-saxonne chez Janine Bharucha qui a un grand nombre de transpositions à son actif. Pour l'anecdote, le plus vieux comic que j'ai où elle officie date de 1978 (Deadman aux Editions du Fromage), elle a donc 30 ans ou plus d'expérience dans ce domaine.
Les particularités :
- Durant toute la lecture, des créatures et des femmes, dénudées ou non, sont le moteur des intrigues. Quelques zests d'érotisme le réserveront donc à un public mature.
- Si l'on prête attention, un tube sort du masque sur la couverture, traverse les (2 premières ainsi que les 2 dernières) pages intérieures et se termine au dos avec, au bout, un globe oculaire. Celui-ci se doit d'être l'oeil gauche du personnage du début. Tout est dit, l'art traverse de part en part cet ouvrage.
Conclusion : Cet album est un petit bijou, que l'on peut trouver à prix très raisonnable chez les bouquinistes. Dans une de ses chansons, Dutronc disait : M'essayer c'est m'adopter. Que rajouter à cela sinon qu'il n'y aura rien de plus vrai !

mardi 7 octobre 2008

Le Baron Rouge : Frères ennemis


Publié chez Comics USA en 1991, "Le Baron Rouge : Les frères ennemis" est un livre cartonné en couleurs narrant l'histoire d'un personnage DC peu célèbre de ce côté de l'Atlantique. Ce bouquin est entièrement réalisé par George Pratt (le lien pour jeter un oeil à ses oeuvres :http://www.georgepratt.com/). On lui doit plus recemment Wolverine : Netsuke chez Panini ou Harvest Breed chez Semic.
Les planches sont d'une beauté époustouflante ! C'est un déluge, un festival ou on en prend plein les yeux !
Si vous êtes amateur ou amoureux de peintures, Pratt vous ravira comme ont pu le faire d'autres grands du monde des comics (Kent Williams, John J. Muth, Dave Mc Kean, etc...).
L'histoire : Sur son lit de mort, Hans Von Hammer alias le Baron rouge reçoit la visite d'un pseudo journaliste qui se révèlera être un ex-militaire. Ils parleront de leur expérience commune de la guerre : 1914-1918 vu par l'allemand et le Viet-nam vu par l'américain. Quelques flashback nous montreront des combats aériens d'une grande intensité. Nous aurons droit à un hymne à la vie, à des réflexions, aux remords et à tout un panel d'émotions.
Noter que chez Comics USA, Fershid Bharucha dirigait la collection spécial USA, on lui doit donc cet ouvrage. Il était déjà là en 1978, avec les Editions du Fromage, lorsque lui ou ses collaborateurs sortirent "Le baron rouge" vu par ces créateurs, à savoir Joe Kubert et Robert Kanigher. Cet homme de goût, qui oeuvre depuis plusieurs décennies pour ce médium en France , démontre la qualité de ces choix. Bharucha a donc plusieurs éditeurs à son actif dont Neptune qui a fournit du Richard Corben.
La traduction est de Thierry Cailleteau (Aquablue, etc...)
A mon avis, les probabilités pour qu'un tel ouvrage soit réedité sont maigres tant le personnage est méconnu. Aussi si un particulier le vend ou un bouquiniste, n'hésitez pas, franchissez le pas ! Ce chef-d'oeuvre du 9ème art occuppera une place de choix dans votre bibliothèque. Cet achat nécessitera cependant un effort financier pas forçément négligeable.