Je fais une pose dans mes chroniques du Judge Dredd (il me reste juste 2 crossovers avec Batman) pour placer cet entretien. Alex Racunica Nikolavitch a gentiment accepté de répondre à mes questions.
- Du temps de la French Touch, Spawn Simonie s'est bien vendu aux States ! As-tu quelques chiffres ? Sais-tu ce que les fans ou les critiques en ont dit ?
- A ma connaissance, dans les 18000 exemplaires. Ça a fait un carton, les gens en ont parlé. Quand je rencontre des auteurs américains, c’est pas mal, d’ailleurs. Ils me situent. Les critiques étaient bonnes (mais c’est avant tout le dessin d’Aleksi qui a impressionné). Point négatif souvent relevé : les dialogues. Je me pique d’être plutôt bon dialoguiste, mais quand il s’agit d’écrire en Anglais, c’est tout de suite moins vrai. Il aurait fallu que quelqu’un, là-bas, fasse une passe sur ces dialogues pour leur redonner un peu de rondeur en Anglais, c’est mon grand regret quant à ce bouquin.
- Todd Mc Farlane a-t-il pas proposé de renouveler un jour l'expérience ?
- L’idée venait d’ici, et plus précisément de Thierry Mornet, qui était à l’époque rédac’chef chez Semic. L’expérience est en cours de renouvellement, mais il a fallu entretemps gérer le transfert et de Thierry, et de Spawn, chez Delcourt, le nouvel éditeur. L’album doit sortir bientôt. Par contre, je ne suis pas scénariste dessus. Je me suis borné à participer aux réunions initiales. Et puis c’est parti dans des directions où je n’arrivais pas à apporter quelque chose de vraiment intéressant. Mais ce que j’ai vu du projet est très bon, c’est très bien que Jeff (alias Arthur Clare) écrive le bouquin seul, parce qu’il le fait avec talent. J’attends avec impatience de le lire en entier.
- As-tu eu des nouveaux contacts là-bas, après la sortie du comic book ?
- J’ai coécrit une mini série de Kade, chez Arcana, un petit indépendant. Ça a été un peu plus tendu, je suis moins satisfait du résultat.J’ai tenté de me placer chez Marvel, mais bon, c’est pas évident, j’ai fini par laisser tomber cette piste-là pour l’instant.Chez McFarlane, par contre, pas de contacts directs. Mais ça reviendra bien un jour.
- Quel (s) autre (s) personnage (s) de comics aurait-tu aimé avoir entre les mains ?
J’adore les héros cosmiques, les New Gods, le Silver Surfer, ce genre de choses. J’adorerais pouvoir travailler dessus. Mais bon, faudra peut-être attendre que les New Gods soit un peu moins morts. Connaissant la façon dont fonctionne l’industrie des comics, ça viendra bien un jour, ça aussi. Après, j’adorerais travailler sur certains personnages de chez Wildstorm, aussi.
- Tu es traducteur depuis un bon nombre d'années. Tu as bossé pour Bamboo, Delcourt, Panini ou encore Semic. Une fois que tu es reconnu, c'est la maison d'édition qui te contactes ou tu es obligé de démarcher ?
- C’est un petit milieu, tout le monde connaît tout le monde. Pour Panini, il a fallu démarcher, mais pour Bamboo, Delcourt ou les Humanos (où j’ai fait quelques petits boulots de trad aussi), c’étaient à chaque fois des gens que je connaissais, et qui m’ont contacté. Les traducteurs qui font régulièrement du comics, en France, il y en a moins d’une vingtaine. Les éditeurs qui font régulièrement du comics, une dizaine au plus. Forcément, les adresses tournent. Après, les petits éditeurs n’ont pas forcément les moyens de faire appel à des prestataires extérieurs dans mon genre, et font la traduction en interne (avec parfois d’excellent résultats, comme chez Kyméra, dont le boss est un très bon traducteur et s’est tiré avec les honneurs des chausses trappes de Luther Arkwright, par exemple.)(le §+*/’&. J’aurais tué pour avoir cette trad, et il a fait du super boulot alors je ne peux même pas le montrer du doigt en riant, la vie est trop invufte)
- Quels sont les modalités de paiement dans le domaine de la traduction ? Comment cela marche si un éditeur récupère les droits d'un livre et veux utiliser une de tes traductions ?
- C’est du droit d’auteur. On me paye un prix à la page. Et quand les contrats sont bien faits, je touche aussi un petit quelque chose sur les ventes des bouquins (sur l’année, ça représente quelques dizaines d’euros, ces droits sur vente).Et pour les reprises de bouquins par d’autres éditeurs, tout dépend des contrats existant. La plupart du temps (mais pas tout le temps), je suis propriétaire de ma traduction. Donc je peux la repasser au nouvel éditeur, contre compensation. Ça m’est déjà arrivé. Et puis parfois, l’éditeur ne pense pas à me contacter et fait refaire la trad par quelqu’un d’autre. Ça aussi, c’est déjà arrivé.
- Voilà merci pour ton amabilité et ta patience. Bonne chance pour tes propres productions BD.
- Merci, c’est toujours un plaisir.
lien vers son site :
http://pagesperso-orange.fr/nikolavitch/menu.html
lundi 12 janvier 2009
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