vendredi 3 avril 2009
MIRACLEMAN ou l'anti-chambre de Watchmen
Ce bouquin a été publié chez Delcourt en 1989, dans un format normal cartonné en couleurs. Il était initialement sorti chez Eclipse Comics. Nous avons donc Alan Moore au scénario. Aux dessins, officie un de ses compères d'alors, Alan Davis (D.R et Quinch, Captain Britain : La fin du monde...) ainsi que Garry Leach (Authority, Monarchy...).
Ce qui au départ était une manière pour les auteurs de retenir plus facilement des noms va devenir en quelque sorte "une tradition dans les comics" ! De quoi parle-t-on ? Des allitérations ! A savoir le nom et le prénom du personnage ont la même initiale (Lois Lane, Lana Lang, Peter Parker...). Ainsi l'invulnérable Miracleman (le nom s'écrit en un mot mais il a bizarrement deux M sur le costume) se nomme en vérité Mike Moran ! On a donc une allitération pour son nom civil et une autre pour son nom de super-héros (via le costume donc), et pour le tout, on a que des initiales en M !
Tout comme Captain Marvel avec l'expression Shazam, Mike Moran a besoin d'un mot magique pour se transformer en Miracle Man, celui-ci est : Kimota ! Dans son souvenir, des mots défilent dont Atomic, qui forme Kimota en verlan. Le K à la place du C est nécessaire pour une prononciation adéquate.
On sent un amour de l'âge d'or des comics book chez Moore ! Comme avec Superman ou Suprème, il baigne dans ce qu'il connaît bien avec cette série. Suite à une mission, Miracleman a perdu la mémoire. Un super-héros amnésique et invulnérable avec une alliétration dans son nom civil (Robert Reynolds) ainsi qu'une lettre (au lieu de deux) sur son costume de super-héros... et hop vous passez de Miracleman à Sentry ! L'adage se révèle juste alors : tout se recycle dans les comics. Le médium se nourrit de lui-même ! Si Sentry a surement une part de Miracleman, ces derniers ont une part du Captain Marvel DC (Billy Batson)qui a lui-même un côté Superman. Sentry avait été, à la base, présenté comme un super-héros oublié de l'âge d'or. Logique ! Cette opération markéting a permis de passer à côté de quelques ressemblances flagrantes avec Miracleman. Il est regrettable que l'on ne puisse avoir le reste de la série, Gaiman prenant le relai de Moore. C'est apparemment dut à des problèmes de droits lié au personnage, un sacré imbroglio, qui ne permet toujours pas sa publication. Alan Davis a même refusé de me signer ce livre au festival de Lille (pas qu'à moi, d'ailleurs). Imaginez : On ne sait pas à qui sont vraiment les droits. Qui irait porter plainte contre la major Marvel pour plagiat ? Maintenant il y a peut-être assez d'éléments différentiels pour éviter cela...C'est un autre débat.
Tout comme Captain Marvel, il y a une sorte de "famille Miracleman" (ce n'est pas une famille au sens propre) avec Young Miracleman et Kid Miracleman (1). Suite à une mission, Miracleman a perdu la mémoire. Des années plus tard, quand ses souvenirs reviennent, il se rend compte que Young Miracleman et Kid Miracleman sont morts durant cette opération. A sa grande surprise, Kid Miracleman le contacte. Il est vivant ! Malheureusement, seul survivant et unique surhomme de la planète, celui qui faisait office de "sidekick", Kid Miracleman, est passé du mauvais côté de la barrière. Un gentil qui passe chez les méchants ? Un traitre dans la place ? Vous pensez Adrian Veidt (Ozymandias) ? Oui, on a comme un avant-goût, une légère esquisse de Watchmen. D'ailleurs Bates dirige une société tout comme Veidt. On a même, le temps de quelques cases, dans l'esprit torturé de Big Ben, une certaine Owlwoman, là où dans Watchmen on aura Nite-Owl.
(1)Kid Miracleman dans la vie se nomme Johnny Bates (ce qui est assez proche au niveau du nom Billy Batson, le Captain Marvel DC qui est également un jeune garçon).
Le livre se termine comme il commence, avec le même texte et l'avant dernière image est la même que la première. Le cycle se clôt et recommence. On aura eu droit à beaucoup de réflexions sur le genre super-héroïque. Ce n'est évidemment pas au niveau de Watchmen mais, déjà à l'époque, l' auteur de From Hell, Swamp Thing, ou encore V pour Vendetta, flirtait avec l'excellence ! Miracleman ? Un comic book, comme vous devriez aimer ! Si un jour, vous tombez dessus, ne ratez pas l'occase de le prendre, vous pourriez le regretter par la suite.
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5 commentaires:
Une comparaison vraiment fort bien trouvée avec Sentry. Perso, je ne connaissais même pas MiracleMan.
Sinon, rien à voir mais par curiosité, il est venu à Lille en quelle année Davis ?
2007 ! Quand on s'est croisé l'année dernière c'était mon 2ème festival lillois. J'ai raté le premier en 2006.
Moore & Davis ? C'est fait pour me plaire, ça ! Merci.
De rien !
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